Voyage en famille en Nouvelle-Zélande : au bout du rêve

Famille en voyage en Nouvelle-Zélande, parc Abel Tasman, Split apple rock
On a réalisé un rêve : partir à l'autre bout du monde pour un mois, afin de découvrir les sublimes paysages de la Nouvelle-Zélande.

La Nouvelle-Zélande : au bout du monde, au bout du rêve !

C’est un rêve qui nous tenait à coeur, à mon conjoint et moi-même, depuis un certains nombre d’années déjà : partir en périple en famille en Nouvelle-Zélande dès que les enfants seraient assez grands pour en garder des souvenirs… et avant qu’ils n’arrivent à l’âge des examens scolaires. C’est désormais chose faite. Pendant un mois, en avril 2024, nous avons parcouru de long en large, en camping-car, cet extraordinaire pays des antipodes.

Une expérience inédite pour toute la famille… sauf pour moi puisque j’avais déjà eu la chance, voici 20 ans, de visiter par deux fois  (en 2004 et 2007) ce « Pays du long nuage blanc » : « Aotearoa », comme le nomment les Maoris, premiers conquérants de cette terre constituée de deux îles principales. De précédents voyages qui avaient été motivés par la découverte de la trilogie du Seigneur des Anneaux, filmées dans ce pays – son pays – par le réalisateur Peter Jackson.

Depuis, de nombreux autres films ont choisi ces décors naturels et sauvages exceptionnels comme toile de fond. Et quiconque s’y aventure a de bonnes chances de n’avoir plus qu’une idée en tête ensuite : y revenir ! Il n’y a qu’à lire les nombreux témoignages sur la page Facebook de Kiwipal, un site référence pour ceux qui préparent leur voyage, pour s’en convaincre.

Un bien long voyage pour parvenir aux Antipodes

Le seul grand défaut de la Nouvelle-Zélande, c’est le temps qu’il faut pour y parvenir ! Mais c’est évidemment aussi ce qui participe à son charme : la fascination des Antipodes est bien là. 

Nous avons ainsi mis une trentaine d’heures pour rejoindre ce pays d’Océanie en comptant les temps d’escales. Ils nous aura fallu prendre trois avions depuis Nantes, dont deux très longs courriers : Nantes – Francfort, en Allemagne (1h35 de vol) ; Francfort – Singapour (12h25) ; puis Singapour – Auckland (9h35). Le voyage aller, commencé le 31 mars, s’est ainsi achevé le 2 avril dans l’île du nord de la Nouvelle-Zélande… pour se poursuivre dès le lendemain par un dernier vol afin de rallier l’île du sud, où nous devions récupérer notre camping-car.

Un bien long voyage pour n’importe qui, mais d’autant plus pour des enfants dont c’était le baptême de l’air ! Finalement, ils auront supporté ça plutôt bien, les écrans individuels à disposition dans les longs courriers aidant largement à les rendre patients. En revanche, ils ne sont pas près d’oublier les omelettes aux épinards servies à bord en guise de petit-déjeuner !!!

 

Découverte de l'île du sud : la nature sauvage dans toute sa splendeur

Fjord Milford sound en Nouvelle-Zélande, Mitre Peak
L'un des sites emblématiques de l'île du sud : le Milford sound, un fjord spectaculaire, tapissé de forêt primaire et caractérisé par le "Mitre Peak" (au fond à gauche ici).

Notre périple d’un mois a donc commencé par l’île du Sud, après avoir récupéré notre « campervan » de plus de 7 mètres de long (!) chez le loueur McRent, à Christchurch. Un choix à la fois économique (la location revenait légèrement moins chère dans ce sens-là) et climatique : en effet, alors que le printemps venait de commencer en France (en théorie…), c’était ici le début de l’automne. L’île du sud de la Nouvelle-Zélande étant la plus froide, mieux valait débuter le voyage par là.

La région du Mont Cook sous le soleil

Partis de Christchurch, nous avons tout d’abord descendu un peu la côte Est, le long du Pacifique, avant de nous diriger vers l’intérieur des terres. Objectif : la région du Mont Cook (3 724m), point culminant des Alpes néo-zélandaises et du pays en général. Avec, au passage, la découverte des sublimes lacs Tekapo et Pukaki, aux eaux turquoises. Point de lupins multicolores à photographier sur fond de montagnes enneigées en revanche, à cette période de l’année. Mais les « red tussocks » (graminées) et les arbres au feuillage doré par l’arrivée de l’automne étaient bien là, pour sublimer des paysages déjà exceptionnels.

D’autant que la météo était, pour l’heure, de notre côté, avec juste ce qu’il fallait de nuages pour donner du relief au ciel bleu azur…et donc aux photos. Côté températures, en revanche, nous avons connu dans cette région nos nuits les plus froides (autour de 2-3°C). Et les manches longues, voire les polaires, se supportaient très bien en journée, du fait d’un petit vent frais persistant.

Wanaka et Queenstown : des villes entre lacs et montagnes

C’est toujours sous le soleil et le long de routes bordées d’une végétation dorée que nous avons poursuivi notre aventure. Direction le fiorland, en passant par le magnifique lac Wanaka et la jolie ville de Queenstown, nichée entre lac et montagne et réputée être la capitale des sports extrêmes… que nous n’avons pas testés… A défaut de saut à l’élastique ou en parachute, nous avons opté pour une activité plus ludique : Puzzling World, à Wanaka.

Idéal pour les familles, ce site propose deux types d’attractions : une série de salles dédiées aux illusions d’optique, où l’on perd facilement le sens des proportions, du bas, du haut et de l’échelle. Et un labyrinthe, pour cette fois perdre complètement le nord ! Fous rires assurés.

Rencontre avec les kiwis version oiseaux

A Queenstown, les enfants ont pu se familiariser avec une partie de la faune locale en visitant le « Kiwi park » : le meilleur moyen pour découvrir les fameux kiwis, version oiseau, autre emblème de la Nouvelle-Zélande. Même dans l’obscurité, difficile de résister à ces drôles de volatiles à l’allure inimitable. A deux pas, la Skyline (un téléphérique) nous a offert un point de vue extraordinaire sur la ville et son environnement idyllique : le lac Wakatipu aux eaux transparentes d’un côté et les montagnes majestueuses tout autour.

Le fiordland et son spectaculaire Milford sound

L’un des temps forts de la visite de l’île du sud, aussi appelée « île de jade » à cause de la présence importante de cette pierre appelée « pounamu » par les Maoris, était la croisière prévue dans le Milford sound : l’un des fjords formés dans cet extrême sud-ouest de la Nouvelle-Zélande. Pour rappel, un fjord est une ancienne vallée glaciaire désormais envahie par les eaux marines.

Cela engendre des paysages spectaculaires, composés de montagnes dont les racines plongent directement dans l’eau. Des montagnes tapissées d’une forêt pluviale primaire tout aussi fascinante, avec ses fougères arborescentes dignes de Jurassic Park, ses pohutukawas flamboyants au printemps (ce sont les « arbres de Noël néo-zélandais car leurs fleurs rouges s’épanouissent en décembre) et d’autres espèces végétales inconnues à l’état naturel chez nous. Le tout agrémenté de cascades géantes telles que Lady Bowen falls (162 m) ou Stirling falls (151 m). 

Il est coutume de dire que le Milford sound vaut le détour quel que soit le temps, pour peu que la longue route qui y mène (elle-même ponctuée de nombreux sites d’intérêt) soit praticable. Par beau temps, vous profitez des belles couleurs de l’ensemble du fjord, et notamment de ses eaux d’un profond vert pounamu. S’il pleut, on perd en couleurs mais on gagne en cascades : elles sont alors des centaines à dévaler les parois rocheuses que longent les bateaux de croisières pour vous amener jusqu’à la remuante mer de Tasman. 

Nous, nous avons pu effectuer la croisière sans la pluie malgré les nuages menaçants, ce qui a facilité la prise de photos et nous a permis de profiter plus agréablement des deux heures de balade en bateau. Les enfants ont adoré le « rodéo » sur les vagues de la mer de Tasman, en sortie de fjord, puis les « embruns » reçus à l’approche de l’immense Stirling falls. 

Lors de notre route retour, le lendemain (après avoir dormi au campsite du Milford sound lodge, que je recommande malgré le prix), la pluie battante qui avait commencé dans la nuit nous a offert un spectacle grandiose : celui des innombrables cascades éphémères tombant des montagnes. Pas facile à immortaliser avec un appareil photo traditionnel (à cause des gouttes sur l’objectif), mais le smartphone a parfaitement rempli ce rôle sur ce coup-là !

L'intérêt de voyager en camping-car dans un pays comme la Nouvelle-Zélande

Je profite d’un aléa survenu après notre visite du fiordland pour évoquer la question de l’intérêt du voyage en camping-car dans un pays comme la Nouvelle-Zélande. La question se pose en effet pour tous ceux qui y projettent un voyage.

Lors de mes deux précédents road trips au bout du monde, j’avais adoré la solution retenue avec ma partenaire d’aventure : la location d’une voiture et, pour chaque nuit, la réservation dans un bed & breakfast (cette logistique ayant été assurée par une super agence spécialisée qui ne semble plus exister plus aujourd’hui, mais d’autres ont pris le relais). Une solution idéale à deux car impliquant un véhicule facile à conduire – même en roulant à gauche ! – et, surtout, la rencontre avec des Kiwis (je parle des habitants, là) toujours accueillants et adorables.

Une solution un peu plus économique pour les familles

A quatre, dont deux enfants, la solution camping-car (ou encore « Motor-home ») semblait la plus « simple » et la plus économique, bien que le coût de la location soit devenu exorbitant (plus cher, pour un mois, que l’ensemble des billets d’avion !). C’est aussi celle qui offre le plus de liberté en termes de plan de route. Seul bémol : l’impossibilité de séparer les enfants quand ils se chamaillent !

Camping-car en Nouvelle-Zélande, camping du DOC, Twelve miles Delta Queenstown
De nombreux campsites existent en Nouvelle-Zélande, du plus sophistiqué au simple parking. Avec aussi les campings du DOC, le Departement of conservation, à tarifs réduits et souvent dans des coins assez magiques, comme ici Twelve miles Delta, près de Queenstown.

Libres de changer notre plan de route en fonction de la météo et autres aléas

Cette liberté de mouvement, nous avons pu en bénéficier lorsque plusieurs glissements de terrain ont entraîné la fermeture temporaire (plusieurs jours quand même) de la SH6 : l’unique route remontant vers le nord en longeant la côte ouest. Avertis à temps, nous avons pu changer notre itinéraire et ainsi repartir vers la côte Est… échappant dans le même temps à la pluie qui semblait s’être installée durablement sur le sud et l’ouest de l’île.

Cela nous aura aussi permis de rencontrer, à Oamaru, la colonie de manchots bleus avec qui nous avions raté un premier rendez-vous quelques jours auparavant. Un vrai bonheur ! La météo capricieuse de ces quelques jours nous a en revanche contraints à abandonner notre projet de sortie en mer à Kaikoura, pour découvrir les cachalots et les dauphins.

Retour sur la West coast, ses plages de sable noir et ses pancake rocks

Abandonnant de nouveau la côte Est, nous avons donc rallié la sauvage West coast en passant par Arthur’s pass, ternie par la grisaille. Ce qui ne nous a pas empêchés d’apprécier l’étonnant site de Castle Hill : une sorte de chaos rocheux ayant servi de décor à la bataille finale du film « Le Monde de Narnia » (épisode 1).

C’est sous la pluie que nous avons poursuivi la route jusqu’à Hokitika et ses plages de sable noir. Tant pis pour la photo tant espérée d’un coucher de soleil dans la mer Tasman… Le soleil, nous l’avons retrouvé le lendemain, pour une journée chargée en temps forts. La visite des Hokitika gorges d’abord, réputées pour la couleur bleu turquoise de la rivière qui les traverse. Pas de chance en ce qui nous concerne, malgré la présence du soleil lors de notre balade : à cause des importantes précipitations subies les jours précédents, l’eau était devenue gris laiteux ! La balade en elle-même cependant, à travers la forêt primaire et le long des gorges, valait largement le détour malgré tout.

 

Les sandflies, seules bestioles à éviter en Nouvelle-Zélande

Prévoir tout de même le répulsif à sandflies (à acheter directement là-bas : nos insecticides français ne sont pas efficaces) dès que l’on s’approche de l’eau ! C’est bien la seule bestiole vraiment enquiquinante de ce pays par ailleurs paradisiaque : un minuscule moucheron, en fait, mais dont les morsures peuvent s’avérer très pénibles. Surtout que le moucheron en question est systématiquement accompagné de dizaines (voire de centaines) d’autres ! Heureusement, on ne les rencontre que dans l’île du Sud et encore, de façon très localisée (dans le Milford sound par exemple).

Apprentis chercheurs d'or à Shanty Town !

Deuxième temps fort de la journée, l’arrêt dans le village reconstitué de Shanty Town pour une plongée au temps de la ruée vers l’or, vécue en Nouvelle-Zélande au 19e siècle. Très sympa, ce village à la mode western ! Et nous avons adoré jouer les chercheurs d’or le temps d’une initiation au tamisage grâce à une bénévole passionnée. D’autant que nous avons pu repartir avec nos petites paillettes d’or… Une activité vraiment top pour les familles.

Le dernier arrêt marquant s’est fait à une cinquantaine de minutes de là, plus au nord, à la tombée du jour : il était temps d’arriver, pour observer et écouter le rugissement de la mer dans les cavités des célèbres Pancake rocks de Punakaiki. On regrettera seulement de ne pas avoir eu l’occasion – vu l’heure – de goûter aux fameux pancakes du café installé sur le parking du site et sur lesquels j’avais repéré les avis très positifs ! 

Plages de rêve dans le parc Abel Tasman et la Golden bay

C’est dans le parc Abel Tasman, tout au nord de l’île du Sud, que nous avons enfin renoué avec le soleil pour de bon. Un parc national réputé pour sa succession de baies et ses superbes plages. A défaut de pouvoir faire la balade en kayaks (nos enfants étant un peu trop jeunes pour cela), nous nous sommes offert les services d’un bateau-taxi (un incontournable aussi, là-bas) au départ de Marahau. Direction la Totaranui beach, dans la Golden bay, une plage de sable orange assez incroyable : un superbe endroit pour pique-niquer, au milieu des facétieux wekas et pukekos, oiseaux typiques de Nouvelle-Zélande. Avant de repartir en bateau 1h30 plus tard vers Anchorage bay. De là, nous avons démarré une véritable course contre la montre pour rejoindre à pied Marahau avant la nuit : la randonnée, annoncée d’une durée de 2h45 par Google map, étant affichée à 3h45 sur les pancartes au départ de la plage !

Parcourus à un rythme effréné (un grand bravo aux enfants !), les 12 km de ce trajet retour auront finalement été bouclés en…moins de 3h ! Avec une arrivée au coucher du soleil. On s’en souviendra !

A l'assaut de l'île du nord, l'île fumante

Certains mettent systématiquement en concurrence les deux îles principales de la Nouvelle-Zélande, émettant souvent un avis favorable pour l’île du sud, jugée « plus sauvage ». En ce qui me concerne, et après trois voyages, je persiste à affirmer que les deux îles valent le détour à parts égales. Car si l’île du sud est effectivement la moins peuplée et recèle bien des trésors naturels, l’île du nord n’est pas en reste ! Et elle offre en outre encore plus de paysages insolites, par rapport à ce que nous connaissons, nous, en France.

Ce n’est pas pour rien qu’on la nomme « île fumante » : ici, on comprend ce que signifie le statut de « pays de la Ceinture de feu du Pacifique » .  Les volcans et leurs traces sont visibles partout, que ce soit dans le parc du Tongariro ou dans les vallées géothermales de la région de Rotorua. Ca fume, ça crache, ça sent le souffre et…ça offre des paysages aux couleurs extraordinaires ! A voir absolument !

Matamata : bienvenue aux pays des Hobbits !

C’était un passage obligé pour l’inconditionnelle que je suis de la trilogie Le Seigneur des anneaux (livres et films) : la visite de « Hobbiton », à Matamata ! C’est-à-dire du lieu exact de tournage de la « Comté », le pays des Hobbits, dans l’oeuvre culte de J.R.R. Tolkien, portée magnifiquement au cinéma par Peter Jackson. 

Lors de mes précédents voyages, en 2004 et 2007, les décors des films n’existaient plus. J’avais donc fait l’impasse sur le détour par cette commune. Entre temps (en 2010), et à l’occasion du tournage de la nouvelle trilogie basée cette fois sur le livre Le Hobbit, le village de Hobbitbourg, dans la Comté, a été entièrement recréé. 

Avec le Hobbiton Movie set tour proposé désormais là-bas, c’est une immersion magique de 2h30 qui est proposée aux visiteurs, sur un « plateau » de tournage que l’on croirait réellement habité. Les décors sont fabuleux de réalisme  et le souci du détail assez hallucinant. Que ce soit en extérieur ou à l’intérieur des deux « trous » de Hobbits qui, depuis décembre 2023, ont été aménagés : on s’y verrait bien passer une ou plusieurs nuits, en mode B&B (surtout quand on connaît la qualité des petits-déjeuners des Hobbits…) ! La visite, emmenée par un guide passionné et à un rythme laissant le temps de profiter des lieux, se termine avec une « pinte » offerte dans la fameuse Auberge du Dragon vert. Génial !

Après le Seigneur des anneaux, rencontre avec le Seigneur de la forêt

Après ce voyage en Terre du Milieu, notre périple s’est poursuivi en direction de la belle péninsule de Coromandel et son amusante « Hot water beach » : une plage où l’on se crame facilement les orteils enfouis dans le sable à cause des sources d’eau brûlante qui remontent à cet endroit !

Nous sommes ensuite remontés vers l’extrême nord de l’île, en passant par la Waipoua forest et son gigantesque kauri (arbre endémique) millénaire baptisé Tane Mahuta : « Seigneur de la forêt ». Pas étonnant, avec ses 45m de haut et ses 15m de circonférence ! Dans cette même forêt, à l’occasion d’une mémorable balade nocturne, nous avons pu entendre des kiwis sauvages… à défaut d’avoir réussi à les voir.

Au bout du monde, le cap Reinga

Enfin, près de 300 km plus au nord encore, nous étions arrivés au bout du bout du monde : le cap Reinga, extrémité septentrionale de la Nouvelle-Zélande. Un lieu fascinant à tous points de vue, avec son joli petit phare perché sur une pointe dominant l’océan de plus de 200 m, et ses multiples panneaux indiquant la direction d’une dizaine de capitales du monde entier (mais pas Paris !). De là, on peut assister à la rencontre tumultueuse de la mer Tasman et de l’océan Pacifique. C’est aussi un lieu très important pour le peuple maori, puisqu’il représente le point de départ des âmes de leurs défunts vers l’île légendaire d’Hawaiki.

Les dunes géantes de Te Paki : comme un air de Sahara

Ce qui est magique en Nouvelle-Zélande, c’est le potentiel de ce pays à nous offrir un changement de décor radical en quelques dizaines de kilomètres seulement. C’est ainsi que du paysage côtier du Cap Reinga, on bascule subitement en plein désert du Sahara, simplement en bifurquant à l’ouest de la route principale ! C’est en tout cas l’impression que l’on a en arrivant aux dunes géantes de Te Paki, à moins de 20 km au sud du cap Reinga.

Te Paki, c’est la dune du Pilat en version XXL : en ce qui concerne la superficie couverte tout au moins, puisque les dunes de ce site néo-zélandais couvrent environ 10 km de long, contre moins de 3 km pour la dune landaise. Et elles affichent une hauteur maximale de 150m (106m pour la dune du Pilat). C’est ici que nos enfants ont effectué leur baptême de… surf ! C’est en effet l’activité star du site : on loue des planches de body board pour 15€ (durée illimitée sur la journée) et il n’y a « plus qu’à » faire chauffer les mollets pour gravir les montagnes de sable doré et ensuite en redescendre en glissant sur le ventre. Pensez à bien garder la bouche fermée… 

Et pour ceux qui redoutent l’exercice, la montée sur la dune principale offre quoi qu’il en soit un autre plaisir : une vue spectaculaire sur l’ensemble des dunes, la Ninety miles beach et la mer en contrebas. 

Bay of islands : îles, plages et culture maorie

La fin du voyage se profilant, il était temps de redescendre vers Auckland. Mais pas sans passer deux nuits dans l’incontournable Bay of islands, afin de profiter de la beauté de ses plages et de ses innombrables petites îles en toile de fond (nous avons manqué de temps pour nous y rendre en bateau), ainsi que de la culture maorie, bien représentée ici.

Avec notamment le « Waitangi Treaty grounds » :  haut lieu historique de la Nouvelle-Zélande puisque c’est ici que fut signé, en 1840, le traité qui officialisait l’incorporation de ce nouvel état dans l’Empire britannique. Signé entre les représentants de la Couronne et les chefs de tribus maories, il était censé donner les mêmes droits à ces derniers et aux Britanniques. Une équité qui fut, dans les faits, très compliquée à obtenir réellement par les Maoris. 

Le Waitangi Treaty Grounds, pour découvrir comment est née la Nouvelle-Zélande

Le site du Treaty grounds permet aux visiteurs de découvrir à la fois la maison – très modeste – du Résident britannique James Busby, où fut signé le Traité, mais surtout un magnifique Whare : nom de la maison commune que l’on retrouvait au centre de tous les villages maoris. Celui-ci abrite des « tikis » (équivalents de totems) de chaque tribu signataire, ainsi que d’autres magnifiques sculptures en bois. Il est possible d’y assister à une courte représentation (30 min) de chants et danses maoris, après reconstitution d’une cérémonie d’accueil typique, durant laquelle un « chef » est désigné parmi les visiteurs, pour « affronter » le chef maori des lieux.

En contrebas des jardins du Résident, qui offrent une vue superbe sur la Bay of islands, on trouve la « waka » (pirogue) de cérémonie géante appelée « Ngātokimatawhaorua » : longue de 37,5m et pouvant accueillir plus de 150 personnes, elle fut construite (comme le Whare Runanga) pour le 100e anniversaire de la signature du Traité de Waitangi, en 1940. Une véritable oeuvre d’art !

Fin du voyage de rêve : on remonte le temps !

Toutes les bonnes choses ont une fin, c’est bien connu. Il était temps, désormais, de refaire les valises et de rendre notre camping-car au loueur. Avec tout de même, après ça, encore 24 heures à passer dans Auckland avant de reprendre l’avion. Assez de temps, donc, pour arpenter cette belle ville néo-zélandaise, son port et ses studios de Weta Workshop, créés par Peter Jackson (à Wellington d’abord, puis une succursale a été ouverte à Auckland) : l’occasion d’une immersion amusante – quoique, un peu effrayante aussi parfois pour de jeunes enfants – dans l’univers des effets spéciaux et des décors de cinéma ; pas ceux des films de PJ à proprement parler, cependant, car les projets présentés sont des projets fictifs. 

Le voyage retour nous aura ensuite permis de boucler un vrai tour du monde puisque, après être venus par l’ouest à l’aller (Asie), nous sommes partis vers l’Est pour rentrer en France via les Etats-Unis. Nous avons ainsi découvert le moyen de remonter le temps ! Partis de Nouvelle-Zélande le 1er mai à 20h15 pour un vol de 12h, nous avons en effet atterri à Los Angeles… le 1er mai à 13h20 ! Très amusant. Cela permettra aux enfants, lorsqu’ils liront l’oeuvre de Jules Verne, de mieux comprendre comment Phileas Fogg réussit son Tour du monde en 80 jours in extremis !

Quelques vues aériennes de la Nouvelle-Zélande prises avec mon drone

Après de longues hésitations, je n’avais pas résisté à emporter mon drone. Je savais cependant que les possibilités de survol seraient limitées, dans ce pays couvert de parcs nationaux et de lieux « tapus » pour les Maoris. Sans compter la quasi omniprésence du vent et, tout simplement, le manque de temps parfois.

Le fait est qu’il est – sans dérogation et si on veut respecter la loi – impossible de faire voler un drone au-dessus des sites les plus emblématiques de Nouvelle-Zélande. Si c’était à refaire, peut-être que je ne m’encombrerais donc pas de ce matériel supplémentaire.

Néanmoins, j’ai pu me faire plaisir en le sortant au niveau des dunes de Te Paki et dans quelques jolies baies du Northland. Je vous laisse juge ! 

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